J’ai vraiment peur d’écrire ce blog. Non seulement est-ce un sujet délicat, mais ceci est mon premier blogue en français. N’hésitez pas à corriger mes fautes d’orthographes; je suis certaine qu’il y en aura plusieurs! Mai, c’est le mois de la santé mentale et le 1er mai était la journée mondiale de la santé mentale des mères. Comment peut-on sensibiliser le public à ce sujet? Une façon est de raconter notre propre vécu. Et c’est ce que je fais aujourd’hui. Même si cela me donne la trouille.
Dans certaines régions, jusqu’à une mère sur cinq est atteinte par une forme de trouble dépressif ou anxieux périnatal.
Une sur cinq! Rappelez-vous de ça la prochaine fois que vous faites la file aux épiceries. Je suis une de ces mères, mais je ne l’avais pas réalisé jusqu’à récemment, cinq ans après l’événement. Pendant ma première grossesse, certes que je piquais des crises. Mais rien ne compare à ce qui m’est advenue pendant ma deuxième grossesse.
J’hésite vraiment à publier ce blogue. J’ai peur de mettre mon histoire en ligne, à la vue des gens pour le reste des temps. Franchement, je serais plus confortable en discutant mon plancher pelvien et mes fuites de vessie. Mais ça, c’est un blogue pour une autre journée. Maintenant, je vais combattre ma détresse et ma honte. Et c’est pour ces raisons que je vais publier cet article. Pour que tout le monde voit. Pour ce parent qui a besoin de l’aide, qui a besoin de se faire entendre, qui veut être rassuré. Moi, je me sentais toute seule. Je n’avais jamais réalisé qu’il y avait de l’aide disponible. Je croyais que je virais folle! Mais vous n’êtes pas folle! Votre conjointe n’est pas folle! Votre enfant adulte n’est pas folle! Elles ont besoin d’un environnement où elles se sentent en sécurité. Où qu’elles puissent partager leurs pensées, parler ou écrites, sans être jugées.
Physiquement, je n’avais pas de problèmes pendant mes grossesses.
J’avais des sensations nauséeuses mais je n’avais jamais eu de vomissements. Pour moi, mes plus grosses difficultés étaient émotionnelles et mentales. Je ne suis pas certaine quand que ma dépression a commencé. À vrai dire, j’habitais dans un brouillard. Tout ce que je me souviens c’est d’être couché dans mon lit pendant des heures et des heures de temps. Je ne voulais pas bouger, ni manger, ni vivre. Je priais pour le jour que ces pensées s’arrêtent. Ce petit bébé dans ma bedaine me rendait folle! J’ai considéré mettre fin à cette grossesse. J’ai considéré me suicider. De sauter d’un pont. De mettre fin une fois pour toute à ce désespoir. Je n’ai aucun doute que ceci était la période la plus sombre de ma vie. La seule chose qui m’a sauvé c’est mon mari. L’idée de le quitter était plus terrifiante que les souffrances dans ma tête. Les semaines ont passé. Peu à peu, les choses se sont améliorées. Le dernier trimestre était moins pire. La naissance de mon fils était fantastique et j’ai mis ces mauvaises mémoires de côté.
Cela m’a pris des ANNÉES avant que je réalise que j’avais souffert d’une dépression prénatale. Identique à la dépression post partum, mais durant la grossesse. J’en ai appris pendant mes études avec Doula Canada. Pourquoi est-ce qu’on n’entend pas parler de cette dépression prénatale? Il devrait y avoir des affiches dans chaque cabinet de médecins, d’obstétriciens et de sages-femmes!
Alors, je n’ai rien dit. Même pas un mot à mes merveilleuses sages-femmes.
J’étais humilié de mes émotions. Cette dépression m’écrasait. Je n’ai rien raconté, même pas à mon époux. Cela a pris des années pour que j’en lui parle. Et même à ça, je ne lui est pas donné tous les détails. Il les lira pendant qu’il révise mon blogue. Et vous voulez connaître un secret? Après toutes ces années, j’ai encore HONTE de ce qui m’est arrivée, de ma dépression. Même si, intellectuellement, je sais que ce n’est pas de ma faute. Maintenant que j’ai admis que j’ai vécu une dépression, c’est le temps de m’en rétablir.
Si vous soupçonnez qu’un de vos proches souffre d’un trouble dépressif ou anxieux périnatal, ne désespérez pas!
Il y a des soins disponibles! Certains auront besoin de la thérapie ou de médicaments. Et d’autres auront besoin du soutien des pairs. L’élément fondamental est d’offrir un environnement sécure où la mère puisse s’exprimer sans connaître de jugement. Une bonne resource française est eSanté Mentale.
Si vous voulez, je vous invite à partager vos histoires dans les commentaires ci-dessous. Une femme sur cinq souffre des ces maladies. Aidons-les et aidons-nous nous-mêmes en partageant nos histoires.